Nouveau financement de L'AFD au CRID pour son « Festival des Solidarités », théâtre d'évènements anti-israéliens
Le 19 mars 2019, le comité ONG de l’Agence Française de Développent (AFD) a validé l’octroi d’une subvention de 1.6 millions d’euros au Centre de recherche et d’information pour le développement (CRID) pour l’organisation pluriannuelle du « Festival des Solidarités » (éditions 2019, 2020 et 2021), une « opération nationale décentralisée…qui sensibilise les publics les plus larges possibles à la solidarité internationale et au développement durable ».
Selon l’AFD, « ce nouveau projet triennal passe d’une approche événementielle à un projet en continu, tout au long de l’année. L’objectif est de renforcer les synergies entre les différentes familles d’acteurs et de construire de véritables parcours d’engagement ».
De nombreuses associations à l’agenda anti-israélien notoire, dont certaines sont actives dans les campagnes discriminatoires BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) contre l’État d’Israël sont « acteurs » du « Festival des Solidarités ». Parmi celles-ci on trouvera, la campagne BDS France, plusieurs groupes locaux de l’Association France Palestine Solidarité, et la Plateforme des ONG Françaises pour la Palestine.
Témoignant d’une obsession pour la « cause palestinienne », le « Festival des Solidarités » consacre à la « Palestine » un thème entier sur les dix-huit répertoriés, parmi lesquels figurent « démocratie et citoyenneté », « économie solidaire », « éducation populaire », « environnement », « genre », « migrations» et « mondialisation ».
A ce jour, les évènements du « Festival des Solidarités » (édition 2019) n’ont toujours pas été publiés. Un coup d’œil sur l’édition 2018 du Festival permet pourtant d’identifier l’organisation d’évènements anti-israéliens criants. Exemples:
- Le 27 novembre 2018, L’AFPS du Pays de Morlaix avait invité Salah Hamouri, un franco-palestinien condamné par Israël à 7 ans de prisons en 2008 en raison de son appartenance au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation terroriste désignée comme telle par l’UE, les Etats Unis, le Canada et Israël, et pour une tentative d’attentat contre le grand rabbin d’Israël. Lors de son passage en France, Hamouri, répondant à la question d’un journaliste au sujet de son appartenance au FPLP avait répondu: « Je ne peux pas dire si je suis membre ou pas ».
- Le 17 novembre 2018, à l’initiative du Collectif isérois pour la Palestine et de l’AFPS Grenoble 38, s’était tenu au Centre œcuménique Saint-Marc l’évènement « 10 Heures pour la Palestine » – « Expulsés, Colonisés, Emprisonnés depuis 70 ans ». Cette manifestation avait donné la parole à « Jahad Abu Raya, Palestinien d’Israël, cofondateur du mouvement Falestiniyyat qui vise à soutenir les Palestiniens vivant en Israël, à lutter contre la colonisation interne israélienne et la nakba qui se poursuit à bas bruit ». Selon l’observatoire Palestinian Media Watch, Abu Raya, reprenant des poncifs antisémites, avait accusé en 2016 Israël de « propager des drogues et d’empoisonner l’eau de mer à [Saint Jean d’]Acre afin d’expulser les Arabes de la ville ». Cet évènement avait aussi fait la promotion des campagnes BDS (voir photo ci-dessous; mentions en gras ajoutées).
- Le 1er décembre 2018, le Collectif Solidarité Internationale Caen la mer avec le collectif 14 de solidarité pour la Palestine avaient organisé l’évènement « 8 HEURES POUR LA PALESTINE » avec pour ateliers « La Flottille pour Gaza » et « Résistances en Palestine » entre autres. Pierre Stambul, co-président de l’organisation antisioniste et BDS Union Juive Française pour la Paix (UJFP), était un des intervenants de cet évènement. Stambul affirme régulièrement que « le sionisme est antisémite ».
- Le 25 novembre 2018, le Centre de Ressources et d’Interpellation pour un monde sans rapports de domination (CRIDEV), une association signataire de la campagne BDS qui a co-organisé en mars 2019 la « Semaine contre l’apartheid israélien », avait proposé au public « d’expérimenter…un outil pédagogique interactif permettant d’envisager le quotidien des Palestinien-ne-s, de déceler les mécanismes d’oppressions mais également de découvrir les résistances à l’œuvre face à la colonisation israélienne ». Cet « outil pédagogique » en question, le jeu « Vivre la Palestine » se distingue par sa partialité et ses sources controversées (voir: « Une association pro-palestinienne organise un jeu de rôles partial aux frais du contribuable »).
De plus, dans l’édition 2017 du « Festival des Solidarités », le Collectif Chalonnais pour la Solidarité Internationale avec le Collectif Chalon Palestine avaient organisé la conférence « Boycott, Désinvestissement, Sanctions : Une campagne internationale contre le colonialisme et l’apartheid Israéliens ». Cette conférence avait été animée par un activiste de l’UJFP, également membre de l’équipe d’animation de BDS France.
Le « Festival des Solidarités » compte de nombreux partenaires publics en plus de l’AFD. On y trouve le Ministère de l’Éducation nationale, le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), plusieurs régions et département ainsi que la Mairie de Paris.
En juillet 2018, l’AFD avait déjà accordé une subvention de 1,15 million d’euros au CRID, « dans le cadre de son activité de financement des organisations de la société civile (OSC), afin de le soutenir dans l’organisation de divers événements favorisant le débat démocratique et citoyen, dont « l’Université d’été solidaire et rebelle des mouvements sociaux et citoyens ». Cet évènement qui s’était tenu du 22 au 26 août 2018 à Grenoble, avait été le théâtre de plusieurs ateliers anti-israéliens dont certains faisaient la promotion des campagnes BDS (voir: « L’AFD soutient une université d’été aux allures altermondialistes et faisant la promotion du BDS »).
- A la suite de plusieurs questions parlementaires sur le sujet et la publication de l’article « Ces mouvements de boycott d’Israël subventionnés par l’Agence française de développement » (L’Opinion, 29 mars 2019), le directeur de l’AFD a déclaré le 30 mars 2019 : « Quand ce point a été porté à notre connaissance et compte tenu de la position de la France sur le boycott, nous avons immédiatement écrit au CRID et faisons désormais ce rappel avant l’octroi de nos financements » (mention en gras ajoutée).
5/ Quand ce point a été porté à notre connaissance et compte tenu de la position de la France sur le boycott, nous avons immédiatement écrit au CRID et faisons désormais ce rappel avant l’octroi de nos financements.
À votre disposition, au-delà de ce long thread, bien entendu. https://t.co/kOA2ZZRHOv
— Rémy Rioux (@RiouxRemy) March 30, 2019
Pour rappel, les militants du boycott d’Israël sont régulièrement condamnés par les juridictions françaises pour provocation à la haine et à la discrimination – jurisprudence constante des tribunaux correctionnels, Cours d’appel, Cour de Cassation, validée par la Cour européenne des droits de l’homme. De son côté, le MEAE a réaffirmé récemment que « la France est formellement opposée à tout boycott d’Israël et dispose d’une législation parmi les plus fermes en la matière, qu’appliquent rigoureusement les autorités judiciaires françaises ».